Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Émilie ou le fantasme de Gaëtan (2ème partie)

Publié le par Plaisir d'écrire

J'entends le bruit des lèvres qui se touchent lorsque les deux amoureux s'embrassent. C'est beau, comme spectacle. J'imagine la sensation de la bouche d'Émilie sur la mienne. Je vois déjà plus loin et je divague. Je me plais à m'interroger sur le regard que Gaëtan portera sur nous deux, une fois que sa femme me rejoindra. De par nos échanges coquins en virtuel, il sera excité. Je le sais. Là, c'est moi qui suis dans tous mes états. Je tâte mon érection.

 
Je cajole la bosse qui est retenue prisonnière dans mon boxer. J'adore les préliminaires. Qu'il s'agisse d'en être à la fois acteur et receveur, que j'en sois juste spectateur, ça m'émoustille. Lui comme elle, ils n'en pensent pas moins. Ils continuent de s'embrasser. Leurs jeux sont toujours aussi tactiles. Leurs mains sont curieuses, et par conséquent, gourmandes. De temps en temps, Émilie tourne la tête vers moi et me sourit. Puis, son attention se reporte sur son conjoint.
 
Je les entends rire. Ça les rend complices, ce moment où ils s'exhibent. Je vois leurs yeux. Ils se dévorent du regard, comme au premier jour. Ils sont amoureux. Cette soirée, ça met du piment à leur intimité. À l'inverse d'Émilie, Gaëtan savait qu'il aimait ça, être libertin, exhibitionniste. Bien que sa belle n'ait jamais caché qu'elle pouvait être coquine, le libertinage était quelque chose qui n'entrait pas dans sa conception de la sexualité, jusqu'alors. Son homme avait eu envie de faire apparaître au grand jour cette facette qui lui était inconnue.
 
Émilie se découvre. Gaëtan la métamorphose. Elle y prend goût et elle a l'air d'aimer ça. Au départ réservée, voilà qu'elle est audacieuse. Ses baisers et ses caresses sont plus spontanés, plus fougueux. C'est, petite touche par petite touche, une autre femme qui s'offre à son homme ainsi qu'à mes yeux. Ça la rend même plus... désirable. Moi aussi, je veux sentir ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mon corps...
 
 
Je vis les baisers et les caresses du couple par procuration. Le moment opportun, je cesserai d'être juste un spectateur de cette soirée. Néanmoins, je ne boude pas mon plaisir de les regarder s'aimer. Ils expriment leur amour comme bon leur chante. Ils ont raison. Il n'y a rien de plus beau que deux personnes qui s'embrassent et qui se disent "je t'aime". Je les trouve tout simplement beaux, Émilie et Gaëtan.
 
J'ingurgite une nouvelle gorgée de vin. L'alcool continue de produire son effet sur moi. Je ne pense à rien. Je suis détendu. Je savoure l'instant. Je passe un bon moment. Pour rien au monde je n'ai envie de me lever de mon fauteuil et de prendre congé de mes deux hôtes. Désormais, il en est hors de question. Quand je les vois se bouffer des yeux, crs amoureux... Ça me donne juste envie de rester assis et de les regarder.
 
Quand je les vois se dévorer des lèvres, ces tourtereaux... Je me laisse volontiers m'imaginer que je suis à la place de Gaëtan. Minute! Ça va en être le cas à un moment donné de la soirée. Patience, patience... Ce n'est pas pour tout de suite. Et puis... L'appétit vient en mangeant, comme on dit. Je me rince l'œil pour le moment... et j'aime ça. Moi qui suis un homme voyeur, me voilà servi. Je me délecte de ce qui s'offre à mes yeux.
 
Gaëtan plonge son visage dans le cou de sa moitié et l'embrasse. La vision est belle. Ah... C'est beau, l'amour. Gaëtan déborde de passion et de désir pour Émilie. Ça se voit. Que ce couple me donne envie... Ça lui plaît bien, à Émilie, ces baisers et ces caresses. Elle ne se prive pas d'exprimer le plaisir qu'ils lui procurent. Elle glousse. Son souffle se fait entendre. Elle oriente son beau avec des mots et des bruits pour le guider.
 
 
Ce couple est beau, décidément. Je suis heureux d'être ici, ce soir. Voir un homme et une femme s'aimer, c'est typiquement le genre de chose qui m'émoustille. J'entends le bruit de leurs lèvres qui se touchent. Je m'imagine leurs salives qui se mélangent. Comment je fais pour rester stoïque et placide en apparence alors que je n'ai qu'une seule envie : celle de me joindre à eux et de coquiner ? Patience, patience... Je dois attendre.
 
Ça me plaît d'être aux premières loges. Ça me plaît de regarder ces amoureux qui s'embrassent et qui se touchent. Ils se parlent tout bas. Ils mettent plus d'ardeur à se faire des caresses. Limite, ils se libèrent et c'est comme si je n'étais pas là. C'est peut-être mieux comme ça. En ce qui concerne Gaëtan, je sais que ça l'excite d'exhiber Émilie. C'était le fantasme qui figurait tout en haut de sa liste. Mais jusqu'à aujourd'hui, c'était son jardin secret, sa boîte de Pandore.
 
À compter d'aujourd'hui, cette boîte de Pandore désormais ouverte, il n'est pas question de la refermer et de la laisser prendre la poussière au fin fond d'un tiroir de leur vie privée. Le couple fait abstraction de moi. Ça leur permet de se sentir libres de faire tout ce qu'il leur passe par la tête. Ça doit se faire naturellement, tout en douceur. Ce doit être spontané, sans se poser de question. Le tout est que ça plaise.
 
Avec Gaëtan comme pygmalion, Émilie découvre cette facette d'elle qui lui était totalement inconnue jusqu'alors. Elle prend de plus en plus goût à s'exposer au regard de l'inconnu que je suis pour elle. Elle fait confiance à l'homme qu'elle aime et par conséquent, elle lui laisse carte blanche ce soir. Émilie prend de plus en plus confiance en elle.
 
 
Être voyeur dans ce genre de situation, c'est quelque chose qui me plaît. Je suis aux premières loges et je suis spectateur privilégié de ce qu'il se passe sous mes yeux. J'ai chaud. Est-ce le vin que je déguste qui me fait cet effet ? Est-ce dû à la température ambiante de la maison du couple ? Sont-ils tous les deux responsables de cette chaleur qui me prend au corps et qui diffuse à l'intérieur de moi ? Mon hypothèse, c'est que c'est un mélange de tout ça.
 
Petite touche par petite touche, le couple fait abstraction de tout et se libère. Les amour se dévoilent et se dévergondent. Soudain, Gaëtan relève la tête et oriente son regard sur moi. Il me sourit puis hoche la tête. L'instant d'après, le voilà qui dépose ses lèvres sur l'oreille d'Émilie, comme pour lui murmurer quelque chose. C'est intime. C'est pour permettre à Émilie d'avoir davantage confiance afin qu'elle déploie ses ailes pour de bon.
 
Une fois encore, c'est intime, ce que Gaëtan dit à sa chère et tendre. Mon petit doigt me dit que c'est pour permettre à la femme qu'il aime de se dévergonder. Je pense que je vois juste car l'instant d'après, je vois Émilie remuer dans les bras de son chéri et tendre. C'est pour changer un peu la posture de son corps. Les mots que Gaëtan a prononcé ont un effet de cause à effet, c'est certain. C'est comme s'ils réveillaient quelque chose d'effronté chez Émilie.
Émilie se libère et se délivre. J'ai la conviction que c'est à Gaëtan qu'elle doit ça. J'ai donc vu juste : Gaëtan est un pygmalion. Il façonne la femme qu'il aime de telle sorte qu'elle déploie ses ailes et qu'elle révèle au grand jour étendue de sa sensualité. Le langage corporel d'Émilie répond pour elle. Le jeune femme est libérée, délivrée. Chenille, elle se métamorphose petite touche par petite touche en chrysalide sous l'effet des caresses, égards et baisers de son homme.
Commenter cet article