gran turismo

Arrivé à la gare depuis mon fief du nord,

C'est une ville que je connais, c'est donc toujours

Un plaisir pour moi d'y marquer mon retour;

Je retrousse mes manches: je me fiche bien de l'heure.

Nous sommes en octobre et le temps est bon dehors,

De là où je suis, je vois bien la grande tour,

Sur le parvis, il y a du monde tout autour;

Il est temps pour moi de me rendre dans le coeur

De la ville et de m'imprégner des bâtiments,

Ville de Jules Verne et du gothique tout autant,

Musée des Beaux-Arts appelé "de Picardie";

C'est là où elle me rejoindra à Noël:

J'ai hâte de l'accueillir, la "jolie coccinelle",

Elle aimerait beaucoup qu'on danse ensemble: elle me l'a dit.

Ville d'Europe centrale où je pose ma valise,

Du nord de l'Allemagne à la Hongrie, l'Europe

Est mienne au fur et à mesure qu'elle occupe

Mes pensées et mes voyages; là je réalise:

Ce voyage me fait du bien, sans surprise,

Un ami m'a dit: "La vie est un salope."

Valise posée à Budapest et ce peuple,

Cette langue, cette culture: ce sera la cerise

Sur la gâteau que je vais découvrir ici,

Décider de ce que je vais faire est souci

Parce qu'il y a tellement de choses qui me sont offertes:

Buda? Pest? Visite guidée sur le Danube?

La gastronomie? La culture? Femme qui trouble

L'esprit et le sexe des hommes? Les portes sont ouvertes...

Des heures dans le bus, mais tous pleins de délires,

Hambourg, le nord de l'Allemagne n'attendent plus que nous,

Des heures dans le bus, des délires mais c'est trop fou

À quel point, même inconnus, nous aimons rêver.

Partis de la Normandie tôt, rires, sourires,

Après des heures de route, les gens nous font coucou

À la gare routière de la ville, les gens sont chou,

Nous descendons du bus, curieux de découvrir

Bad Segeberg, les gens... et nos correspondants,

Correspondantes: la mienne m'attend patiemment,

Elle est brune, elle est grande et quand on s'embrasse,

Il y a quelque chose quand on se fait la bise;

Après quelques kilomètres, terminus: on descend,

Elle me dit Je ne sais pas! et moi, je l'entends.

Ah les Émirats Arabes Unis... Nouvelle

Étape de mon périple globe-trotter à travers

Le monde: à travers la fenêtre, le monde offert

Est... époustouflant, j'en prends plein les prunelles.

Le soleil est levé: quel réveil, quel sommeil!

Mon bonheur parcourt les quatre coins de la Terre.

Les grattes-ciel vertigineux sont des repères,

Je suis ébahi: est-ce le pays des merveilles?

Dubaï sent, transpire la vie: c'est "the place to be",

Joyau du golfe Persique, c'est bel et bien ici

Que je suis le mieux à l'instant-t, je compte bien

Saisir les opportunités qui s'offriront

À moi; ce périple globe-trotter: j'ai eu raison

De le mener. Le monde tout entier devient mien.

Petite ruelle du coeur de Londres, il est midi

Ici et nous avons, nous deux, une faim de loup,

Pub accueillant où le fish and chips a bon goût,

Pub british où la pinte de Lager donne envie;

Pub sympa où je suis avec ma p'tite amie,

Nous nous installons, nous nous imprégnons de tout,

Nous avons, nous deux, un faim de dément, c'est fou!

Nous nous regardons avec amour: c'est ici

Où nous sommes le mieux à l'instant-t, on attend

Qu'un serveur ou qu'une serveuse vienne, alors on prend

Notre mal en patience, on se parle de tout, de rien;

C'est alors qu'une serveuse vient à notre rencontre,

Elle nous sourit, nous demande ce qu'on va prendre

A manger et à boire: nous avons soif ET faim.

Ville alpine suisse où le climat est différent

De celui de chez moi, j'ai besoin d'une pause,

C'est dans la chambre de cet hôtel que je pose

Ma valise, que je me pose pour prendre le temps,

Prendre le temps de me remettre des événements

Qui ont eu lieu récemment, qui sont la cause

De ce break soudain et donc de ces vacances

Que je m'accorde pour penser à moi maintenant.

Guide touristique à la main, gobelet de café

Noir intense, je vais me détendre : je le promets,

En attendant, je regarde mon livre et puis dehors ;

À travers la fenêtre, Genève se révèle,

La ville me dévoile ses charmes et ses merveilles,

Mes yeux se posent sur le lac Léman, encore...

De Saint-Pierre au sud à Tourville la Rivière

Au nord: voilà d'où je viens mais j'aimerais bien

Oublier cette période noire et ce mal de chien

De mes années vertes; les dernières

Sont les plus belles que j'ai vécu : je les préfère,

Cité dortoir qui est maintenant tellement loin,

Mon oncle, sa compagne : je les oublie; je me souviens

De ma ville de naissance : c'est là où ma mère

M'a mis au monde et m'a donné la vie. Pourtant...

Ma vie est dans la ville sur la côte à présent

Et quand je remets les pieds à Elbeuf, je suis

Un inconnu, un anonyme, un étranger

Et mes souvenirs noirs veillent à me le rappeler ;

Huit janvier quatre-vingt onze, Saint-Aubin : je crie...

Souvenirs de cinquième, chambres communes, adolescent,

Euro 2004 à venir, de beaux jours

Ce sont; un nouveau pays, loin, personne ne court

Sur les pavés de la vieille ville. Tchèque, langue, accent.

Je marche seul, dans les rues qui se donnent maintenant

À moi, je viens de perdre la femme : ce bel amour

Qui partageait ma vie et la sienne, autour,

Tournait; je dois tourner la page à présent.

Le Pont Charles, les eaux de la Vltava, l'horloge

Astronomique, les monuments baroques ; sages

Ne sont déjà plus ces filles qui rient et gloussent:

Brune aux longs cheveux, blonde Raiponce= amies présentes,

D'Amérique du Sud, de Suisse, de tout le monde,

Enterrement de vie de jeune fille d'amie rousse.

Atterrir à Boulingrin, au théâtre des Arts,

Deux heures de route, respirer l'air de Normandie,

Prendre le 32 sur les quais mais jouir de la vie,

En attendant, marcher en ville, chercher un bar.

La météo. Quelques minutes, caresses, égards...

Baisers. L'amour se savoure, et là je me dis...

Je me dis que quand tu es heureuse, tu souris,

Quand je te vois, ma carapace dit au revoir

Et dès lors, je veux bien être cet homme spontané

Sur lequel tu fantasmes, de qui tu as rêvé,

Dans l'appart' loué, je désire perdre les pédales...

La place Saint-Marc, Beauvoisine, Mont Saint Aignan:

Que tu vois ces lieux que j'ai connu avant;

Je veux voir sur toi la joie d'un jour optimal.

Soirée étudiante, fin de séjour, clair de lune,

Des souvenirs et des souvenirs, qu'ils soient bons, mauvais,

Soirée de Ligue des Champions, cœur déverrouillé,

Un verre à la main, confessions importunes.

La blonde me rejette, c'est tout comme la belle brune

De ma classe, au collège, garçon tout bouleversé

Alors que je la vois dans ses bras à l'embrasser;

J'avale une gorgée et là, mes yeux s'embrument.

Maremagnum centre commercial, l'aquarium

Et la petite pieuvre maligne, émotions capharnaüm,

Traumatisme céphalopode, CD pour sourire.

Musée du chocolat, palais de la musique,

Parc Güell, les Ramblas et puis mon coeur patraque;

La blonde l'embrassde, la blonde fait mes larmes venir.